jeudi 16 juillet 2020

Le plus grand coup d'État économique de l'Histoire

Ce soir, on fait peur au monde...
Ce n'était qu'une blague...

LE PLUS GRAND COUP D'ÉTAT ÉCONOMIQUE DE L'HISTOIRE

Il est courant de voir des hommes politiques se vanter qu'une de leur mesure marquera l'Histoire à jamais. De fait, c'est bien rare qu'on s'en souvienne passer deux semaines. Pourtant, ce qui s'est passé en mars 2020 dépasse de loin les derniers événements tenus pour historiques, y compris les attentats du 11 septembre 2001.

Jamais n'a-t-on vu, par le passé, les milieux d'affaires, les entrepreneurs, les commerçants, les industriels, les travailleurs se soumettre conjointement aux dirigeants politiques en vue de saboter l'économie nationale, pour ne pas dire l'économie planétaire. Comme si la fameuse globalisation néo-libérale, si difficile à obtenir ne serait-ce qu'à l'intérieur des archipels économiques mêmes, l'avait été suite à une panique causée par la diffusion d'un virus, et sûrement pas dans le sens où l'attendaient les apôtres du libre-échangisme.

LE PRÉTEXTE

Le coronavirus et la COVID-19 qui en découle sont des réalités incontestables. Travailler à les nier est non seulement superflue, mais entraîne un discrédit lorsqu'il s'agit de critiquer la situation actuelle. Apparu dans une région chinoise particulièrement peuplée, le Wuhan, la première mention du coronavirus est en date du 17 novembre 2019.

La COVID-19 n'est pas le premier coronavirus rencontré au cours des dernières décennies. Le SRAS, autre coronavirus, est apparu en Chine en 2002, et sa transmission s'est faite assez lentement. Il n'aurait affecté, en définitive, que 8 000 personnes. Comme l'actuelle COVID, le SRAS serait né dans ces wet markets de Chine, des marchés en plein air, constamment vaporisés d'eau puisqu'ils ne disposent pas de système de réfrigération. On y trouve des volailles, des fruits et des légumes, des animaux exotiques que les clients, dans une atmosphère de promiscuité, transigent et amènent chez eux. Des égouts où s'entassent les matières fécales et la fermentation causée par la haute température servent d'incubateurs à la production puis à la diffusion des virus. Toutefois, comparée au SRAS, la COVID-19 entraîne des grippes fortement plus sévères. Le SRAS aurait fait au moins 774 morts alors qu'en date d'aujourd'hui (16 juillet 2020) 584 556 personnes, réparties sur la planète entière, serait morte de la COVID. La grippe A H1N1 de 2009-2010, qui n'était pas un coronavirus, mais dont la gravité fut plus grande que celle du SRAS, aurait entraîné, pour sa part, 17 171 décès. On comprend qu'il soit pris si au sérieux par les organismes de santé publique.

Ceci dit, si la COVID tue beaucoup de gens, l'organisme humain en bonne condition parvient à la surmonter comme n'importe quelle autre grippe. Toujours en date d'aujourd'hui, 15 575 040 d'individus ont été diagnostiqué atteints de la COVID-19 dont 7 596 551 sont déclarés guéris. Pour, rappelons-le, 584 000 décès. Sur une échelle planétaire de près de 8 000 000 000 d'habitants, ce nombre reste relativement insignifiant. Bien sûr, «chaque vie compte», comme on tient à nous le rappeler bêtement...

UN FANTÔME COMMODE

Lorsqu'en mars 2020 l'Organisation Mondiale de la Santé, sous un coup de panique qui a suivi la propagation rapide du virus en Italie, s'est mise à comparer la COVID à la grippe espagnole de 1918-1920, le président Macron de France s'est mis, assez ironiquement, a présenté la lutte à la COVID comme un véritable état de guerre. Cette référence historique n'apportait aucune indication pertinente que ce soit. La grippe espagnole n'était pas un coronavirus mais un virus du groupe H1N1. Elle aurait fait entre 20 et 50 millions de morts selon l'Institut Pasteur, et peut-être jusqu'à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5% à 5% de la population mondiale de l'époque qui chiffrait à 1,811,000,000.

Longtemps on a situé l'origine de la grippe espagnole, qui était une grippe aviaire transmise également aux chauve-souris, en Chine, en Mandchourie. Depuis l'étude de John M. Barry, The Great Influenza, (2004), c'est du Kansas, aux États-Unis, que la grippe serait apparu et diffusée de là au reste du monde entier. En 1918, le monde était en guerre. Les conditions dans les armées, épuisées par près de cinq années de guerre, offraient des conditions idéales de diffusion. Pourtant, c'est en Inde et en Chine encore que le nombre de morts fut de loin le plus élevé. C'est de la grippe espagnole également qu'est née l'idée qu'une deuxième vague de COVID-19 devait frapper. Rien, présentement, ne suppose qu'une deuxième vague de COVID devrait faire son apparition. Les virologues, dont le docteur Arruda, de la Santé publique du Québec, semble souhaiter son apparition tellement il en parle avec certitude, sont victimes de projections historiques et sont de bons candidats à l'Éternel retour. Sans doute, si l'état des sociétés actuelles était celui de 1918, la Covid pourrait avoir une seconde vague. Mais ce n'est pas le cas. Le fait d'avoir pris la grippe espagnole comme modèle ne relève donc pas de la science, mais d'une maladie aussi pire que la Covid : la paranoïa.

LA PARANOÏA

De la Covid, ou on en meurt, ou on en guérit. Et on en guérit plus qu'on en meurt. Cela est déjà une certitude. En décembre 2019, lorsque la Chine était au prise avec l'éclosion du coronavirus, le monde entier s'émerveillait de ces hôpitaux construits en quelques jours et où étaient immédiatement conduits tous ceux déclarés positifs à la maladie. Au lieu de se préparer à établir des centres de dépistages dans les aéroports et aux douanes, les pays occidentaux regardaient faire, un sourire en coin. Les premiers messages sur les réseaux publics étaient encore pondérés. La grippe y était qualifiée de sévère et qu'il fallait prendre des mesures comparables de protection à toutes celles que l'on prenait chaque année contre l'influenza et tout autre grippes sévères. Le ton était à l'assurance.

Puis, l'Italie s'en est trouvée affectée dès février 2020. Venise vit une éclosion de la Covid et la ville fut fermée. Puis ce fut au tour de Milan, et de l'ensemble de la péninsule (alors que dans le Sud de l'Italie et en Sicile, les cas était quasi inexistants). L'Organisation Mondiale de la Santé prit alors panique et une nouvelle pandémie se superposa à la première, celle de la paranoïa. Le fait que des navires de croisières furent placés en quarantaine, portant des passagers atteints, montre assez que le tourisme international est sans doute le pire facteur de propagation du virus.

Il faut considérer la paranoïa sur deux plans. Il y a d'abord la paranoïa individuelle. L'article du American Heritage Stedman's Medical Dictionary la définit 1) un trouble psychotique caractérisé par des délires systématiques, majoritairement de persécution ou de supériorité, en l'absence d'autres troubles de la personnalité; 2) une forme extrême et irrationnelle de méfiance à l'égard des autres. C'est ce dernier aspect qui conduit directement à la paranoïa collective. Celle-ci est culturelle. Dans une société de masse où le confort et la consommation sont les valeurs dominantes, la sécurité personnelle est le point faible des individus. À la moindre inquiétude, transmise par les média, publiques ou sociaux, nous obtenons une contamination mentale de masse qui fonctionne comme un gigantesque amplificateur des comportements paranoïaques, ou même seulement de comportements compulsif obsessionnels. L'antenne parabolique de cette amplification, c'est le régime politique. (Cf. Luigi Zoja. Paranoïa La folie qui fait l'Histoire, Paris, Tallendier, Col. Texto, 2019).Au-delà de l'information objective, c'est le sentiment de terreur qui, associé à la menace, ébranle les individus. Le virus n'est pas la cause de la terreur. Il est la grippe, il est la santé ou la mort, mais il n'est pas l'angoisse des individus qui n'en sont pas atteints, ou même qui n'en ressentent pas les symptômes. La paranoïa collective est un état mental pathologique qui provient des névroses compulsives obsessives qui ont longtemps porté le nom de «fièvre obsidionale». Le groupe (et l'individu dans le groupe) ressent la présence d'un encerclement par une menace quelconque. Il se mure (mentalement mais souvent aussi pratiquement (pensons au fameux mur de Donald Trump). Dans la constituante occidentale, le groupe se sentira également trahi, infiltré par des agents de l'adversaire. Ce que l'on appelle la fameuse cinquième colonne. Obsessif-compulsif comme le sont les virologues, ces spécialistes tirent aussi bien le pire que du meilleur de leurs névroses. Dans un cas où une pandémie se répand à vitesse grand v comme le fait le coronavirus, il est donc normal que la névrose ait débordé la mesure. Par leurs fonctions auprès des États ou d'un organisme comme l'O.N.U., la contagion paranoïaque s'est transmise encore plus rapidement que celle du virus parmi les populations.

Cette image paranoïaque s'est imposée lorsque qu'après le four italien, l'O.M.S. a déclaré la Covid comme pandémie, c'est-à-dire épidémie diffusée au-delà des frontières d'un seul pays. La panique s'est précipitée au-devant de la pandémie. Des politiciens, comme Macron, associèrent le virus à un ennemi en temps de guerre, comparaison inappropriée puisque l'état de guerre suppose un ennemi opérant sur un mode rationnel identique qu'il est possible de reproduire. Le virus est un agent propagateur qui vit des ressources d'un être vivant. Si celui-ci est faible, le virus l'épuise jusqu'à la mort. Contrairement à la guerre, le but du virus n'est pas de tuer la personne qu'il affecte mais de vivre d'elle. Les anticorps finissent par l'éliminer des organismes sains, ou la personne au système immunitaire déficient succombe à l'effet viral. Dans les deux cas, le sort du virus est de périr. Mais cela, il ne le sait pas. Il n'a pas l'intelligence pour le savoir. Dans l'état de guerre, les combattants ont l'intelligence de mesurer jusqu'où peuvent conduire les affrontements, et ils disposent d'une troisième option : la négociation. Les guerres sont rarement totales et elle le furent seulement au XXe siècle.

Si l'on survit ou l'on meure de la Covid-19, il n'en va pas de même de la paranoïa. Une fois contaminée par elle, la paranoïa demeure. Lorsque la Covid sera disparue, la paranoïa va changer de vecteur. Les gouvernements et les virologues qui aujourd'hui entretiennent cette paranoïa s'en apercevront lorsque les mêmes gens qui aujourd'hui portent visière sur masque et se tiennent à 2 mètres de distance de tout humain, transporteront leur paranoïa sur le vaccin contre la Covid. Et d'autres, malgré la vaccination, maintiendront le même comportement suspicieux et inquiet. Le risque de la paranoïa collective est toujours de développer la psychose individuelle.

APRÈS DISTRICT 31,  COVID-19 : LE TÉLÉROMAN

Pour ceux dont l'esprit critique n'a pas été totalement absorbé par le contrôle de masse médiatique, ils reconnaîtront qu'il ne s'agit pas là d'un complot ésotérique. Je l'ai dit, la Covid existe; elle est une grippe sérieuse qui nécessite des précautions. Non pas le 2 mètres de distanciation, ni la capine en plexiglass, ni le masque, ni la cagoule sans trous ou tous les scaphandres du monde réunis comme garantie de la non contamination. Seulement la bonne éducation suffit qui fait que chacun respecte naturellement une distance envers son semblable; que les mesures de bienséance exigent de n'éternuer ni de cracher sur son voisin; que se laver les mains est un rite régulier. CELA EST SUFFISANT. Bien sûr, on peut faire comme durant la grippe espagnole et imposer des amendes à ceux qui crachent par terre. On peut porter un masque (ou un couvre-visage pour prendre le mot tiré de la langue de bois des gouvernements) si on veut se rassurer. À condition que ce soit fait librement. On évite de toucher à tout, comme le font tant de ménagères qui tripotent les légumes à l'étal du marché. On s'impose à soi une règle de vie plus sévère. Qu'à cela, les gouvernements, apprenant des expériences du siècle précédent, interdisent les lieux de rassemblement de masse, c'est une mesure légitime, pour autant qu'il s'agit de rassemblement de masse et non de la vie publique. Comment qualifier la réaction du gouvernement québécois après avoir déconfiné bars de nuit et clubs s'étonner de la reprise de la contamination? Comment imposer le port du masque à toute la population en même temps qu'on permet le cruising dans des lieux de fréquentation intime? Les bourdes s'accumulent sur un gouvernement qui ne fait qu'enchaîner les mauvaises décisions les unes aux autres et décroche le palmarès mondial pour la mort des âgés dans les foyers.

Faire appel à la raison, à l'intelligence des individus plutôt qu'en usant de terreur et de mesures qui conduisent à piller sur les droits individuels et les rapports sociaux fondamentaux pour l'équilibre sain de nos sociétés, voilà qui n'a pas été fait - et n'est pas toujours fait -, et dont les conséquences sont déjà mesurables. Combien de suicides depuis le début des mesures de confinement? Combien d'augmentation des problèmes mentaux, de violence familiale, de la croissance d'addictions à l'alcool et aux drogues dans l'isolement des individus sous les mesures de confinement et de port du masque? Il est clair que les gouvernements NE VEULENT PAS LE SAVOIR tant ils sont obsédés par la lutte à la Covid-19. Et c'est cette obsession au détriment des autres savoirs qui fait des campagnes actuelles non des campagnes de santé publique, mais bien l'inverse, une PANDÉMIE DE PARANOÏA qui atteint les gouvernements des différents États.

Cette paranoïa est amplifiée par les réseaux de communication. Avant même les délires qui se multiplient sur les réseaux sociaux, il y a les réseaux d'information publique. Au nom d'un apparent souci d'information continue, comme en 2001, la Covid-19 est devenu le sujet du plus long téléroman jamais diffusé en continu sur les réseaux publics. Les informations scientifiques y sont généraux mais agrémentés d'effets visuels numériques qui peignent le virus sur un jour démoniaque que les cris du Dr Arruda viennent amplifier. "C'est un maudit virus!'... "C'est un virus terrible, terrible, terrible!" Il n'y a là absolument rien de scientifique dans ces propos. Ce sont même des propos HYSTÉRIQUES.

À cela les gouvernements ajoutent des publicités pleines d'effets de PROPAGANDE digne de l'époque des nazis ou des bolcheviques. Alors que les narratifs de téléromans visent à nuancer les jugements que le spectateur peut développer envers les personnages, montrant qu'un "méchant" peut avoir de bons côtés et qu'un "bon" être hanté par de méchantes impulsions. la propagande présente des caractères unidimensionnels. Pour cela, elle suit quelques règles résumées par Jean-Marie Domenach (La propagande politique, P.U.F., Col. Que sais-je? # 448, 1965, p. 49 sq.)



- la règle de simplification et de l'ennemi unique. Ce qui est facile, apparemment avec la Covid-19. On ne voit plus aucun autre antagonisme social sinon que la lutte au virus. Pour ce faire, on lui a donné une personnalité. En partant de photographies obtenues par microscope électronique et le traitement numérique, le coronavirus s'offre comme les anciennes photos que l'on mettait sur les avis de recherche. Il a la personnalité criminelle; c'est un ennemi sournois (autre terme favori du Dr Arruda). On lui prête une forme sphérique parfaite alors que les photographies originales montrent que sa forme est plutôt ovoïde, comme le montre la photo ci-dessus. Une série de propagandes publicitaires du gouvernement provincial du Québec nous montre des quidams qui prétendent combattre le virus (le terme est militaire) en se levant les mains ou en respectant la distanciation. Combats "héroïques" où l'effort confine à des gestes banals et qui seraient sans autres portées que la victoire définitive sur l'ennemi. Tout est simple, on est tous unis contre un, le coronavirus.

- la règle de grossissement et de défiguration. On a pas besoin de défigurer le coronavirus, sa photo signalétique suffit. Ici, on n'aura qu'à extraire le milieu dans lequel il opère pour lui permettre d'occuper tout
l'horizon. Ainsi, on ne comptabilise que les morts de la COVID-19, quotidiennement, comme si on ne mourait pas d'autres maladies pendant ce temps. Les cancers, les accidentés de la route, les victimes du sida ou d'autres influenza sont oubliées. Il a pris un certain temps avant qu'on affiche le nombre de guérison, comme si elles n'existaient pas, alors qu'au Québec, tous les covidés vivaient leur quarantaine chez eux. Seuls les cas de complication aboutissaient à l'hôpital. En l'extrayant du champ du réel, le coronavirus prenait toute la place et, vingt-quatre heure par jour, on pouvait suivre tous les chiffres qu'on sortait d'on ne sait où, à son sujet..

- la règle d'orchestration. C'est la fameuse répétition ad nauseam du message. Il semble ne pas y avoir un seul virologue du Québec à avoir eu son 3 minutes de gloire à la télé, à un poste ou à l'autre, pour répéter ce que le précédent avait dit et annoncer ce que le suivant dirait. Trois fois par demi-heure ou cinq fois par
heure, la même publicité avec le médecin de service sur le payroll de Radio-Canada ou de TVA revenait pour répéter la même formule à travers un dialogue d'ânes avec l'animateur. Certains, inconnus la veille, sont devenus de véritable vedette de la télé, à commencer par le Dr Arruda, dont la tête s'est vite enflée par le succès de ses tartelettes portugaises. Plus le message était répété, plus il finissait par obséder les esprits. Comment dans 1984 d'Orwell ou le Meilleur des Mondes de Huxley, le message annonçait, d'un ton paternaliste, ou maternant en ce qui a trait au gentil Legault - car il n'est pas toujours gentil et il lui arrive souvent de bouder comme un enfant gâté -. que la guerre serait gagnée à condition d'obéir aux décisions unilatérales des gouvernements. Comme chacun ne voulait pas se voir pointé du doigt comme la cause de la diffusion de l'épidémie, l'auto-contrainte morale se voyait reposer sur l'alternative transgression/culpabilité. Cette forme morbide, moralisatrice ou débilitante, le gouvernement fédéral l'a repris en allant chercher des vedettes comme l'astronaute David Saint-Jacques et le footballeur Laurent Duvernay-Tardif, également médecin, pour chapitrer la population "Sauvez des vies. Restez chez vous", dont la formule, intimidante au possible, présuppose que chacun pourrait être l'assassin potentiel de son voisin. On a beau être astronome et bully, ça ne veut pas dire qu'on est fin psychologue! Ou alors on est sadique comme tout!

- la règle de transfusion. On a maintes fois ramené le coronavirus à des mythistoires (la grippe espagnole) ou des événements passés (la seconde guerre mondiale) afin d'associer le spectateur à des combattants héroïques du passé ou sortis tout droit de légendes romanesques ou cinématographiques. Les infirmières et les préposés sont devenus des anges gardiens, en référence à l'ancienne angélologie catholique, alors que ce ne sont que des employés de l'État, dévoués sans doute, mais encadrés toujours par des conventions collectives dont les cadres arrivaient à jour au moment où la pandémie s'est installée. En pleine négociations de renouvellement de ces conventions, les anges gardiens ont manifesté bruyamment, ce qui n'est pas inscrit dans l'ADN de l'angélologie. Ces infirmières revendiquaient des vacances (ce qui s'imposait vu le rythme du travail exigé), ce que le gouvernement se refusait à concéder. Lorsqu'il proposa un salaire de $ 27. de l'heure à des préposés recrutés sur le vol, ceux qui gagnaient à peine $ 20 de l'heure et avaient eu la formation complète se rebiffèrent. François Legault avait appris de Lucien Bouchard qu'une fois qu'on avait remercié ses anges gardiens, on pouvait les mutiler dans leurs revendications légitimes autant de fois qu'on le voulait.Les préposés morts au champ d'honneur comme les victimes dans les CHLSD ont eu leur moment de memorium mais qui se souviendra jamais d'eux comme des Florence Nightingale ou des Dr. Béthune? En étendant un mérite identique aux employés des épiceries et autres services dits de «première ligne», la multiplication a fait disparaître l'authentique dévouement des anges gardiens dans les hôpitaux et les foyers.

- la règle d'unanimité et de contagion. La propagande souligne l'unanimité de la réception. Les vox-pop sont comptabilisés de manière à ne retenir que ceux qui vont dans le sens du message gouvernemental et
ne laissent filtrer parfois qu'une doux désaccord afin de satisfaire la déontologie journalistique. Par le fait même, plus de gens demandent de mesures parce qu'elles apparaissent efficaces et plus les mesures contraignantes sont multipliées pour apaiser les angoisses du petit peuple. Ainsi, pour ne pas paraître dépassé par la mairesse affolée de Mercier, le Premier-ministre Legault a-t-il imposé le port du masque obligatoire, sans regarder que la montée des cas de COVID dans la Montérégie dépendait de l'ouverture des bars. C'est ainsi que, pour des raisons futiles liées à de mauvaises décisions qu'on finit par étrangler la liberté et la sociabilité. Alors, comme le fait si bien le Premier-ministre, on sort les sophismes les plus paralogiques. On imposera le port du masque en justifiant que la liberté consiste maintenant à porter le masque pour protéger soi les autres. On vante la distanciation en disant que se distancier, c'est se rapprocher, etc.. De telles sottises qui insultent à l'intelligence, Huxley et Orwell n'auraient pu en inventer mieux! La paranoïa se diffuse mieux que le baiser au lépreux.


- neutraliser la contre-propagande. Elle se manifeste en associant les contestataires à des slogans violents ou à des argumentaires ridicules. Ceux-ci ne manquent pas : hypothèse d'un complot ourdi dans les arcanes de sociétés secrètes; le coronavirus comme arme bactériologique lancée par le gouvernement chinois; les tours de 5G comme diffuseur du virus. Et, pourquoi pas, la comète Néowise, comme du temps où l'on associait les comètes à de grands malheurs! On désigne alors tous les contestataires des mesures gouvernementales comme des partisans de l'extrême-droite, imbus des délires de Donald Trump et de ses injections au Lysol. Ces associations sont évidemment malhonnêtes puisqu'il s'agit de discréditer l'opposition et non d'évaluer ses propres décisions, ni dans leur légitimité, ni dans leur légalité.

Ce déploiement, rarement vu depuis des générations même durant les campagnes électorales, on irait jusqu'à dire même les campagnes référendaires au Québec, perdent de vue la réalité de la COVID pour se vautrer dans les délires paranoïaques. Il faut dire que l'une des premières victimes en a été la science elle-même.

L'IDOLE SACRIFIÉE

Dès les débuts de la pandémie, les reportages télévisuels ont voulu combattre l'indifférence ou la suspicion en en appelant à LA Science. Charles Tisseyre était de ceux qui insistait sur l'article et l'on devinait au ton de sa voix que le "S" était majuscule. Or, la virologie n'est pas LA Science. Ce n'est qu'une science parmi d'autres et sûrement pas la plus exacte parmi les spécialités médicales. La preuve s'est démontrée au cours du développement de la pandémie, lorsque les divergences d'interprétation sont apparues sur toutes sortes de point. Bien qu'on se soit empressé de tomber à bras raccourci sur l'hypothèse de l'immunité naturelle (qui est un fait aléatoire, mais un fait malgré tout tant les pandémies sont déjà épuisées lorsque le vaccin miracle apparaît), on s'est repris sur plusieurs points. On a insisté sur le degré de dangerosité de la transmission par les porteurs asymptomatiques. On les a même associés à l'ensemble de la population au point de suggérer cette aberration du confinement total. On a dit que le masque ne protégeait pas de la contamination, puis on en a fait un gri-gri qui empêcherait le virus des asymptomatiques de se propager sur les innocents. Les personnes dites asymptomatiques, qu'on ne peut clairement identifier puisqu'ils n'ont pas besoin de se faire dépister des symptômes d'une maladie qu'ils ne ressentent pas correspond à la fameuse cinquième colonne des espions et des traitres que l'on retrouve dans toute fièvre obsidionale. Ils sont ceux qui, pendant la guerre, écoutaient les conversations dans les cafés et allaient les rapporter à la puissance ennemie. Le délire pétainiste de la vice-première ministre Guilbaut qui encourage les instincts les plus bas de la vile humanité, ceux de la dénonciation, ramène les délateurs au niveau de ceux et celles qui dénonçaient les Juifs à la Gestapo. La paranoïa collective atteint ici le niveau malin de la psychose, puisqu'il s'agit d'une rupture avec le réel. La COVID-19 n'est plus un virus, c'est une incarnation du Mal métaphysique, vision diabolique et intentionnellement mauvaise d'un Être transcendant.

En concentrant toute la science dans la seule virologie; en laissant (en faisant) parler LA Science, on en a omis bien d'autres. On a omis les sciences psychologiques (y compris la psychiatrie). Lorsqu'à la fin du confinement, des psychologues ont appelé aux dommages subis par les enfants des mesures du gouvernement, le Premier-ministre Legault s'est réveillé de sa léthargie pour assouplir certaines mesures. De même, on a muselé dès le départ la gériatrie. On savait bien que les personnes âgées étaient les plus fragiles devant l'intrusion d'un virus. Or, pendant qu'on procédait à des mesures de confinement à l'échelle universelle, des employés de la santé allait d'un foyer l'autre, transportant et diffusant le virus avec eux. Ce qui a donné l'hécatombe que l'on connaît. On aurait voulu faire entrer le virus afin d'accomplir un boomer remover qu'on aurait pas fait mieux. Des psychologues, encore, on expliquer les effets nocifs du masque qui cache les expressions faciales qui sont des moyens de communication aussi importants que la parole et les gestes. Or Legault n'a retenu aucun de leurs arguments, s'en remettant à son Savonarole des virus.

Autres sciences qu'on a pas écoutées, les sciences sociales : la sociologie, les sciences politiques, les sciences économiques. Pour aucune raison, on ne ferme la société. On ne la met sur pause, car cela signifie l'effondrement des structures de la société mêmes. Et ces structures sont difficiles à reconstituer après la pause. Les milieux économiques sont dissous. Les institutions peines à redresser les cadres de leurs opérations. La crise économique a commencé par cette stagflation où ne produisant ni ne consommant, les sources de production se sont vues paralysées, et qui ne produit pas décline. Le virus est darwinien, mais l'économie et la société relèvent de l'anthropologie, quand ce n'est pas de l'humanisme maintenant bafoué par les décisions politiques erratiques.

Bref, LA Science s'est effondrée devant le déni et la spécialisation d'une seule science à qui les États ont prêté totalement leurs oreilles. Dans leur délire absolutiste, les virologues sont devenus eux-mêmes antiscientifiques, dogmatiques, ouvrant à la religion, voire à la superstition. Les virologues sont devenus des pontifes avec leurs nouveaux rites - lavage fréquent des mains, distanciation exagérée, fétiches protecteurs, inquisition et sanction pour tous ceux qui revendiquent le droit de penser et d'agir autrement. Contrairement à Ponce Pilate, lorsqu'ils se lavent les mains, c'est pour jouir de la responsabilité politique que la situation leur offre. Le pouvoir médical n'est plus une lubie de philosophes.

LE COUP D'ÉTAT ÉCONOMIQUE

Le coup fumeux qui s'est opéré en mars 2020, lorsque les différents pays occidentaux ont proclamé la fermeture des frontières et la pause des activités socio-économiques est sans précédent.

On a certes vu des sociétés qui se sont fermées suite à un cataclysme naturel, mais même devant les défaites militaires, jamais les sociétés ne se sont fermées comme on l'a fait en mars 2020. L'imposition de blocus au cours des guerres impériales ou contre l'Allemagne durant la Grande Guerre n'ont jamais été totalement efficaces. C'est la conduite de la guerre et encore durant les négociations de paix que les États ont été entraînés à ne pas parler de la grippe espagnole en 1918-1919, car en état de guerre, la nation a besoin de toutes ses forces productives, ce qui infirme l'idée que la lutte au virus confine à un état de guerre. La mise du Québec sur pause a précipité la province dans une stagflation des plus dommageables. La province cessait de produire comme il cessait de consommer sur une large échelle. Dans l'ensemble du Canada, on produisit à une mise sur pause semblable.

Première d'une longue chaîne de mauvaises décisions, on ajoutait la crise économique à la crise sanitaire. Les décisions prises par le gouvernement libéral de Justin Trudeau sortaient tout droit du surréalisme. En commandant la fermeture des entreprises, les employeurs mirent leurs salariés en chômage. Le gouvernement octroya une P.C.U., une prestation canadienne d'urgence, de $ 2 000 par mois pour les chômeurs en attente du rappel de leurs employeurs. À ceux-ci, le gouvernement octroya différents plans d'aide avec engagement personnel de réengager leurs employés, engagement qu'aucun entrepreneur ne voulut se lier pour l'avenir. Le gouvernement libéral passa sur cette exigence. Beaucoup de ces montants servirent à payer le loyer de locations des commerces ou d'aides au redémarrage d'entreprises, etc. Il n'en restait pas moins que ces compensation n'épongeaient pas la totalité des pertes entraînées par les mesures gouvernementales.


Trudeau ajouta toute une série de montants pour les différents organismes ou citoyens plongés dans le marasme par ses propres décisions (et non du fait de la COVID).  Le renouvellement répété de certains de ces programmes contribua à vider le P.I.B. tout en entraînant des emprunts effectués auprès de ces banques auxquelles il avait même envoyé de l'argent pour les aider à passer les mauvais jours...

Chaque matin, depuis des mois, comme un coucou qui sort de sa cachette, les caméras placés devant la porte de sa petite maison, à 11 heures pile, le voyaient sortir, descendre les cinq marches de son perron, s'approcher des micros, terroriser, intimider, assurer que son gouvernement était sur le mode action, répéter des phrases creuses formatées aux questions des journalistes, retourner vers sa petite entrée, remonter les cinq marches, passer le perron et disparaître derrière la porte jusqu'au lendemain, 11 heures. Ce coucou quotidien digne de l'oiseau Loplop, n'était rien de plus que l'éternel adolescent, l'incompétent-né, Premier-ministre du Canada depuis malheureusement six ans. Tout cet argent lancé pour suspendre l'économie nationale et corrompre chacun afin que la population obéisse à sa volonté de fermer la société, entraînant la catastrophe économique, la plus grande depuis la crise de 1929, sous prétexte de sauver des vies humaines.

Évidemment, toutes ces mesures se transformèrent en obstacles dès le déconfinement et la relance économique. Il était plus payant de continuer à recevoir la P.C.U. plutôt que de retourner dans les entreprises, considérant qu'à $ 2 000 par mois, il y avait peu de jobs qui payaient aussi bien! Le manque de psychologie dont firent preuve les gouvernements souleva l'ire des entrepreneurs qui peinaient à retrouver leurs employés au moment de la reprise. De plus, l'application de ces mesures anti-économiques nuisaient ramenant la reprise à un semi-confinement propre à faire avorter le retour des affaires. Le gouvernement du Québec, prompt à mettre la province sur pause, ne donna rien aux individus, prêtant de préférence aux entrepreneurs pour absorber le choc de la fermeture. L'affrontement entre Legault et Trudeau se fit particulièrement sentir lors de la querelle de la P.C.U. pour les étudiants.

Le résultat de cette crise - le savoir se réinventer tant annoncé - reste l'apparition d'un mode de production palliatif pour les grandes entreprises qui fonctionnaient déjà, appuyées sur les outils informatiques. Comme il existait déjà un commerce en ligne, apparut le travail en ligne. Chacun travaillait de chez soi, sur son ordi, dans une sorte de bureau virtuel ramassé par Skype ou Zoom. Personne ne voyait qu'il s'agissait là d'une forme régressive de travail qui ramenait à la première phase de la Révolution industrielle, celle du putting out system, lorsque les marchands fournissaient en matière première des ouvrières dans l'industrie de la guenille. Que ce type de travail ait l'avantage de lier encore plus les travailleurs aux exigences du patronat; qu'il empêche l'organisation de syndicats; qu'il abandonne le travailleur à l'arbitrarité de l'employeur n'a jamais été pris en considération. Bref, le nouveau mode de production assurait à l'avenir les employeurs qu'ils pourraient se passer des loyers faramineux pour leurs locaux et tireraient tout avantage des dépenses personnelles des employés dans l'accomplissement de leurs tâches. Nous ne sommes qu'au début de cette réorganisation du travail.

Cette révolution du travail en ligne entraîne également des dégâts colatéraux. Vidant les centre-ville, bien des petits commerces de service se trouvent maintenant obligés de mettre la clef dans la porte. Parfois, cette échéance inéluctable s'est présentée au moment de la reprise, lorsque suite aux mesures de la santé publique, les coûts d'opération se sont avérés plus cher que les opérations ne rapportaient de bénéfices. D'autres projets sur le point de se concrétiser furent tout simplement avortés et de jeunes entrepreneurs perdirent leurs capitaux si difficiles à amasser pour se lancer en affaires. D'une économie prospère, qui après des années de contraintes et d'austérité, permettait de voir des surplus aménagés un peu mieux les services publiques ou dominer le chômage, s'effondra pour laisser place à l'inflation (l'augmentation des prix à la consommation à un bel avenir devant elle), une inflation galopante montant plus vite que la capacité à rattraper les revenus perdus. Aux faillites et aux hypothèques non remboursées, les temps de grâce ne feront qu'alourdir les dettes et multiplier les faillites.

Au niveau macroéconomique, la crise économique procède comme la crise sanitaire. Son but est d'effacer de la compétition les petits joueurs, les joueurs difficilement prêts à se lancer dans de plus grandes entreprises. Cette purge des petits commerces de quartier ou des petites entreprises industrielles accompagne une nouvelle concentration capitaliste. Ce ne sont pas les multinationales qui vont payer les frais de ce coup d'État économique. Ce sont les petits restaurateurs et non McDonald ou Tim' Hortons; les sous-traitants et non les grandes compagnies qui vont congédier définitivement leurs travailleurs qui iront rejoindre les vaincus de la COVID-19. Les ruines vont se multiplier, le chômage ne se résorbera pas, non dans deux ou trois ans, mais dans beaucoup plus selon les secteurs. Il est paradoxal qu'on ait eu à gâcher tant de vies sous le prétexte d'en sauver quelques-unes. S'il est vrai que chaque vie compte, encore faut-il penser, dans quelles conditions?

UN CRIME DE NATURE ÉCONOMIQUE

Il faut bien accepter le fait que ces mesures de lutte au virus ont été aussi - ont été surtout - la mise en place d'un démantèlement de l'économie mondiale, et partant, de l'économie nationale. Et toujours sous le couvert de la lutte à la pandémie, le démantèlement se poursuit sous les différentes mesures prises par les gouvernements au nom de la lutte à la pandémie. Les décisions ont des objectifs socio-économiques bien plus que de santé. Ce n'est pas l'argument de "sauver des vies" qui a été à l'origine des décisions du gouvernement Legault, mais la peur de voir les hôpitaux surchargés par une affluence soudaine de cas de COVID, comme en Espagne. Or, ce ne fut pas le cas. Ce n'était là que la première fausse prévision de la Santé publique du Québec. Bien d'autres ont suivi et aux effets plus tragiques encore.

L'incapacité à trouver des infirmières et des préposés; le pitoyable pathétisme avec lequel le Premier-ministre appelait des aides qui ne venaient pas, ne lui a pas fait rappeler qu'il avait voté, jadis, avec le reste du cabinet de Lucien Bouchard, partageant sa folie du déficit zéro pour l'an 2000, de bloquer le recrutement des infirmières dans les cégep. Ce sont les spectres de ces infirmières avortées qui sont venues le hanter de leur absence tout au long du mois d'avril, au pire des morts qui s'accumulaient dans les CHLSD. Il a dû se résigner désespérément à demander l'intervention de l'armée canadienne pour les remplacer. Comme les malades attendus ne se présentaient pas à la grande porte des hôpitaux, il fallut faire entrer les aînés par la porte arrière pour les remplir. Plus de vingt années de négligence, de gaspillage, de bureaucratie malsaine ont torpillé le service de santé du Québec. Dans cette province où on limite encore les citoyens à un accès à un médecin de famille, on constate que si les "sauvages" de jadis ne bénéficiaient pas d'une haute technologie médicale, du moins, pouvaient-ils disposer d'un sorcier pour les accompagner dans leur misère. Ce que bien des Québécois, aujourd'hui, ne peuvent pas encore se prévaloir.

Aussi, chaque fois que le Premier-ministre Legault invoque-t-il ses préoccupations pour la santé, ment-il.

La menace réelle de la COVID-19 méritait-elle ce coup d'État économique afin de rassurer tout un chacun qu'il ne finirait pas comme ces malheureux des CHLSD, abandonnés à eux-mêmes au moment de leur agonie?

Rappelons-le, on a pas «inventé» la COVID pour cacher une filouterie financière ou économique. Mais la COVID s'imposant, l'occasion était trop belle pour ne pas transformer la situation en vaste laboratoire social pour mesurer le degré d'intégration des populations à l'autorité de leurs États. Cette opération atteint un succès au-delà même de ce qu'il était attendu. Un vieux monde a été balayé pour permettre à un autre de se générer. On ne tient pas compte des individus dans ce processus. Les décisions gouvernementales briment toujours les droits individuels, étouffent la liberté, minent les relations interpersonnelles qui sont à la base de tous les rapports sociaux. On utilise les média pour terroriser et pour conforter alternativement les spectateurs afin d'obtenir leur infantilisation et plus de soumission. La légèreté d'esprit avec laquelle un fonctionnaire comme le Dr Arruda, qui penaite distraire des populations entières enfermées chez elle avec des recettes de tartelettes portugaises, montre l'inconscience de la situation objective qui se mettait en place et dans laquelle il joue ce rôle de bouffon dans une sinistre tragédie. Mais qui est ce «on» dont je parle?

Évidemment, pour le savoir, il faudra attendre les prochains mois et voir qui, finalement, aura su tirer les marrons du feu dans le contexte de la pandémie. Il suffira tout simplement, comme dans n'importe quel crime financier, de suivre où ira l'argent et nous aurons la réponse. Par ignorance ou par complicité, les chefs d'État sont d'ores et déjà complices puisqu'ils ont accompli cet étouffement de la société et précipiter dans l'improductivité employeurs et employés. Ils ont parié sur les réserves et l'abondance des produits de première nécessité pour éviter ce qu'on appelait autrefois, une crise de subsistance. Encore que la coupure aux accès aux biens de première nécessité ne se trouve pas garantie pour autant. Dans le contexte où la crise économique se perpétue sous une poussée inflationniste et une relance de la spéculation, bien des ménages risquent de se retrouver en surnuméraire dans les marchés communautaires.

Ce matin, un homme - un Ontarien - de 73 ans a été abattu par la police parce qu'il avait été dénoncé pour ne pas avoir voulu porter de masque là où il allait faire son épicerie. S'en retournant chez lui, les policiers l'ont poursuivi et de là se serait engagé un échange de coup de feu. Le malheureux a été tué. Cette victime colatérale de ces mesures ignobles et absurdes prônées par un office de santé publique aveugle et borné décrit assez bien le désordre social entretenu par les différents gouvernements occidentaux. Il n'y a pas de comptabilité de toutes ces victimes mortes de la COVID sans avoir été affecté par le virus. Non, ça ne va pas du tout et rien ne va bien aller tant que les politiques économiques et sociales poursuivront sur cette lancée. "Il faut protéger la société", titrait un cours de Michel Foucault. Qui protège maintenant la société? Sûrement pas MM Trudeau, Legault, Arruda et autres. Ils en sont, bien plus que la COVID-19 elle-même, les plus grands dangers qui se présentent devant elle, et le malheur veut que l'unanimisme des partis politiques confirment la mort de la démocratie et le mépris de la liberté

Sherbrooke,
16 juillet 2020.

6 commentaires:

  1. Texte des plus intéressants sur un sujet qui remplit depuis le mois de mars les médias dits grand-public. Il était presque couru d'avance que les crédules tomberaient dans le panneau de la pensée complotiste. La paranoïa s'avère en effet plus dangereuse que la maladie elle-même et finit par atteindre les gens de toutes conditions. Je l'ai observé depuis quelque temps chez d'anciens collègues de travail avec qui je suis demeuré en communication: cela les mine. Pis encore: on s'imagine que cette crise, bien décryptée me semble-t-il dans le texte de Jean-Paul Coupal, durera longtemps. Dans le premier mois de la crise, je leur affirmais que le monde du travail - et le marché du travail aussi comme l'une des conséquences de ce bouleversement pour nous inédit - serait restructuré à l'avantage des employeurs, car les droits et les syndicats, entre autres, seraient mis à mal par ce changement; l'occasion est en effet que trop belle. À la rentrée donc les cours de français offerts aux nouveaux arrivants seront donnés en ligne; le contact avec la langue du Québec devient de ce fait de l'ordre de quelque chose de plus en plus virtuel. Or, chacun devrait savoir qu'une langue s'apprend par toutes sortes de moyens, personne n'en doute; mais rien ne peut remplacer le contact direct nécessaire à une bonne intégration des structures d'une langue - l'interaction, l'interpersonnel. Comment s'intégrer à une société devenue virtuelle? Sur ce, je vous salue. Jean-Pierre Pelletier

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Jean-Pierre pour cette appréciation et d'ajouter de ces détails qui montrent jusqu'où s'étend le principe de l'activité en ligne. Il n'y a pas un pédagogue, un éducateur sérieux qui pourra accepter cette conversion "anti-pédagogique" à l'action éducative. Enseigner, ce n'est pas seulement "apprendre", c'est surtout "comprendre" et le terme même le dit, "on prend (une connaissance, un art de faire) avec quelqu'un : avec un maître (même si ce terme est dit "obsolète"); avec un élève (qui perfectionne le travail de l'éducateur ou de l'enseignant). Pendant qu'on niaise avec la "distanciation sociale" (qui ne faisait pas partie des mesures lors de la grippe espagnole de 1919 (cf. D. Goulet. «Brève histoire des épidémies au Québec», Québec, Septentrion, 2020) et qu'on niaise entre le masque (que j'appelle le kotex-bucal) et les rassemblements de plus de 200 personnes, l'essentiel de la vie sociale et des libertés et droits individuels sont érodés et, comme il arrive de la liberté, c'est un bien précieux que lorsqu'on en perd une parcelle est difficile à récupérer. Il y a là un dangereux précédent pour les années à venir, dans le contexte de l'hystérie de la crise climatique où, là encore, un phénomène réel et éprouvant entraîne la superposition de crises psychologiques et morales.

      Supprimer
  2. Intéressant. Bien content de voir le Dr Arruda remis à sa place — l’homme qui s’occupe d’abord et avant tout de matcher ses lunettes avec ses chaussettes. Pour le reste, je pense que les gens sans être idiots suivent instinctivement le pari de Pascal.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. 1/3
      Bonjour Jacques. Merci pour ton commentaire. Je ne saurais dire pour le pari de Pascal, et sans prendre les gens pour les idiots, il faut reconnaître l'efficacité de la stratégie psychologique déployée depuis le début et sur divers fronts.

      Je me souviens des premières adresses lancées en janvier-février dans les téléjournaux présentant la covid comme une grippe plus sévère qu'à l'ordinaire, mais sans témoigner de panique; au contraire, on nous demandait d'être prudent avec les conseils d'usage habituels. Puis, lorsque l'O.M.S. a déclarer pandémique le virus, on a vu apparaître Arruda qui a tout de suite semer la panique. On a vu, également, fleurir toute sorte de témoignages sur les réseaux sociaux décrivant des symptômes spectaculaires (sang qui coule des yeux et des narines, destruction de réseaux capillaires sanguins causant des occlusions pulmonaires, etc.).

      De l'Italie au Québec, les États se sont fermés; les entrepreneurs ont mis à pied leurs ouvriers ou employés, ajoutant la crise économique à la crise sanitaire. Une opération de terreur se mettait rapidement en place qui était suivie par des réactions gouvernementales aberrantes - le paternalisme arrogant de l'un (Trudeau) et le maternage insignifiant de l'autre (Legault). Bon cop, bad cop quoi! Et les stratégies de propagande médiatique ont été orchestrées comme je l'ai exposé dans l'article. La chose se poursuit présentement. L'infantilisation hospitalière étendue à l'échelle provinciale est bien l'antithèse d'un appel à la maturité et au comportement responsable des citoyens. Le refus d'apprendre à vivre avec le virus déplace ses cellules d'éclosion dans le temps; le confinement a eu pour résultat d'enfermer le virus avec soi, de lui soustraire les sources énergétiques qui le rendaient actif pour les lui restituer avec le déconfinement. Toujours dans les mesures délirantes du gouvernement, alors qu'on impose le port du masque à toute la province, le gouvernement autorise l'ouverture des bars, des night clubs et les rassemblements de 250 personnes en lieux fermés, autant de mesures propres à activer davantage le virus. Ce que l'on va désigner bientôt comme "la seconde vague" n'est en fait que la première qui a été différée en mars.

      Devant la reprise de la covid, on multiplie publicité sur publicité. Rare ces publicités sont-elles informatives. Il n'y en a jamais eu vraiment. Le but des publicités des deux gouvernements est de répéter le terrorisme. On "ordonne" : lavage de main répété, deux mètres de distanciation sociale (sic!), tousser dans le coude et la suggestion puis l'obligation du port du masque. Après le deux mètres de distanciation, la capine de plexiglass, le masque et son obligation, combien faudra-t-il d'autres scaphandres pour rassurer la population terrorisée? Une cagoule sans trous n'y suffirait pas. Bref, toutes ces mesures reproduisent la statégie terrorisante des publicités de paquets de cigarettes. On vient même d'apposer deux images, un masque respiratoire sur une covidée à côté du "couvre-visage" en demandant : "Lequel préférez-vous porter?" - Je réponds, le premier, puisque celui-là, au moins, sert à quelque chose.

      Supprimer
    2. 2/3
      Les gens ne sont pas idiots, mais ils le deviennent à force de se faire agresser mentalement. Il n'y aura jamais assez de mesures de protection imposées de telles manières pour rassurer la population, et c'est là que nous quittons le champ de la covid pour celui de la paranoïa. La paranoïa de Arruda, mais aussi de l'O.M.S. Comme si la santé se résumait soudainement à la seule lutte au virus - à celui-là et à aucun autre, comme le rappelait le Dr Réjean Thomas, et comme la suspension de la vaccination de l'influenza l'ont montré! C'est une définition tellement réduite de la santé qu'il faut un effort incroyable pour fermer les yeux sur les avertissements qui viennent de d'autres secteurs de la santé (en psychologie par exemple) ou oublier le manque chronique de médecins de famille que le programme de la CAQ promettait de résoudre et qui n'a pas bougé en 2 ans).

      La dernière de ces pubs excrémentielles vise "les jeunes", devenus population à risque. On a rien trouvé de plus subtile que prendre deux rappeurs, un francophone, un anglophone, de les plonger dans un décor sinistre appelant la fin du monde, une ville fantôme, un autobus désert, et le rappeur masqué nous dit : "je renonce à ma liberté, je porte le masque afin de mieux la retrouver", et termine en lançant : "je porte fièrement le masque", ce pseudo-stoïcisme ne sortirait guère de la bouche de la jeunesse actuelle. Le rappeur répète comme le font nos "artiss" et nos corporations d'affaires qui veulent mousser leur publicité en s'enlignant sur la propagande gouvernementale (la "livraison sans contact", Saint-Hubert). On procède ici comme le racisme décrit par Edward Said qui faisait répéter aux colonisés ce que les colonisateurs pensaient d'eux afin de confirmer leurs préjugés. Le rappeur parle et c'est la voix d'Arruda qu'on entend. Ce type de manipulation perverse est à l'œuvre depuis quatre mois. Et une telle stratégie, en effet, conduit à rendre idiot.

      Au-delà des mesures - le confinement, le port du masque obligatoire etc. - l'abus de lois et de mesures restrictives rongent les droits individuels et la liberté. Malgré tous les sophismses gouvernementaux, la chose est. Mais la stratégie médiatique et propagandiste est devenue l'outrage la plus dommageable à la psychologie collective. La pandémie ne justifie en rien l'aliénation, l'infantilisation, le terrorisme paternaliste ou le maternalisme idiot. La vraie maturité a toujours été d'accepter le cataclysme, de faire avec sans pour autant être insouciant ou indifférent, à la manière dont les Américains l'ont été depuis le mois de février. En lisant la petite plaquette de Denis Goulet sortie récemment, «Brève histoire des épidémies au Québec» (Septentrion éd.), je suis étonné par la mesure et la sagesse des précautions affichées lors de la grippe espagnole : 'Ne vous alarmez pas outre mesure, mais soyez prudents; observez le mieux possible les règles élémentaires de l'hygiène... Évitez les foules, les rassemblements... Respirez l'air à pleins poumons, respirez par le nez et non par la bouche ("fuck-off" le masque dirait la Filiatrault!), Cherchez le soleil... rendez-vous à vos affaires à pied". On passera vite par-dessus l'obsession intestinale, ce qui montre que chaque époque à ses fixations. Comme tout cela est différent de l'actuelle psychose que nous vivons!

      Supprimer
    3. 3/3
      En définitive, l'attitude des gouvernements annonce celles qu'ils déploieront dans l'avenir, par exemple à travers les solutions qu'imposera la crise climatique. La covid aura servi d'exemple instructif pour les subversions de la liberté et des droits dans l'avenir. Chaque fragment de liberté que nous perdons, que nous cédons auprès des autorités d'État est perdue jusqu'à ce que de sévères luttes s'imposent pour les récupérer. Ou alors on laisse aller et on s'incline devant ce que Tocqueville appelait la "tyrannie de la majorité", une majorité consensuelle dont l'unité est maintenant créée de toute pièce par les États. Et ce qui attristait Tocqueville était de voir combien la démocratie était menaçante pour la liberté.

      Merci encore, Jacques, pour ton commentaire. Porte-toi bien. L'arrogance des gouvernements ne doit pas nous faire oublier que la covid est une menace sérieuse, mais que nous sommes assez intelligent et assez mature pour savoir nous en prémunir sans gâcher cette vie qu'on nous dit si précieuse au point de la rendre invivable, morceau par morceau.

      Supprimer